São Tomé e Príncipe 1982:
1 – São Tomé : l’île chocolat
Si vous ne
savez pas où sont les îles de São Tomé et de Príncipe (de « saint Thomas
et du Prince »), n’en tirez aucun complexe. Vous n’êtes pas seul dans ce
cas. J’ai vu à Roissy un malheureux Santoméen passer un mauvais quart
d’heure : le CRS de service refusait de croire en l’existence de ce pays
mystérieux dont il n’avait jamais entendu parler et il pensait que le passeport
sortait d’un magasin de farces et attrapes…J’ai bien failli aussi passer un
mauvais quart d’heure en ayant l’impertinence de ramener ma science et de
témoigner en faveur de la réalité de ce charmant pays et de la bonne foi du né
natif d’icelui…
Alors, pour
que plus aucun doute ne soit permis, penchons nous sur les cartes comme
les navigateurs portugais qui ont découvert ces îles alors vierges de toute
présence humaine:
(Carte de São Tomé e Príncipe. L’équateur passe au
sud du pays. Sommet à 2000 mètres.)
Deux îles
d’inégale importance, São Tomé d’une part (nasalisez bien le til sur le ã),
appelée ainsi parce que découverte en 1471, le 21 décembre, jour de la Saint
Thomas et Príncipe d’autre part (placez bien l’accent tonique sur le premier i
et avalez le reste), deux îles distantes de 150 Km, à 350 Km des côtes du
Gabon, encadrées par les îles équatoguinéennes de Bioko et Annobón
(primitivement portugaises (Fernando Póo et Anno Bom) avant d’avoir
été troquées avec l’Espagne contre un morceau de Paraguay cédé au Brésil, vous
connaissez déjà si vous êtes des lecteurs fidèles…), deux îles, donc,
forment depuis leur indépendance en 1975 le plus petit Etat
d’Afrique : environ 100 000 habitants en 1982 (presque le double
aujourd’hui) pour un peu plus de 1000 Km². Encore faut-il ajouter à ce puzzle
de confettis d’Empires que Príncipe a obtenu en 1995 un statut d’autonomie.
L’économie de ces anciennes possessions portugaises a longtemps reposé sur le
cacao (au point qu’on a pu appeler São Tomé, l’île chocolat) et dans une
moindre mesure sur le café mais depuis peu on a trouvé du pétrole off shore.
(São Tomé e Príncipe, plus petit Etat d’Afrique,
encadré par l’Etat insulo-continental de Guinée Equatoriale)
La langue
officielle de ce pays est le portugais mais en fait on y parle au moins trois
créoles différents à base portugaise : le principien, l’angolar
parlé par les descendants d’esclaves venus d’Angola, le fôrro ou santoméen, le
plus parlé. Ce sont des mélanges de portugais et de langues bantoues.
(La langue officielle est le portugais mais on y
parle surtout des créoles à base portugaise. L’Etat de São Tomé e Príncipe
adhère aussi à la francophonie depuis 1995)
Resserrer
les liens entre les PALOPs (Pays Africains de Langue Officielle Portugaise)
était à l’époque une grande préoccupation et j’ai participé à des séminaires à
Sao Tomé et au Cap vert qui ont abouti à la création de la CPLP (Communauté des
Pays de Langue Portugaise) qui comprend les cinq pays lusophones africains, le
Brésil, le Portugal et maintenant le Timor-est. On peut voir sur la photo
ci-dessous prise à la pointe sud de São Tomé la belle palette de métissages du
monde lusophone :
(Séminaire des PALOPs : les cinq pays africains
de langue officielle portugaise y sont représentés, plus deux Portugais, deux
Français dont Chedozot et une Brésilienne)
Les îles de
São Tomé et Príncipe sont un paradis botanique et zoologique. On y compte plus
de 700 variétés de fleurs et 150 espèces d’oiseaux. Les tortues marines ont
permis l’épanouissement d’un bel artisanat de boîtes et coffrets et l’île de
Rolas (l’île « des tourterelles ») à l’extrême sud, sur l’équateur,
est célèbre pour ses poissons volants (peixe voador).
(Poisson volant)
Demain, à
défaut de poisson volant, nous emprunterons pour nous rendre dans l’autre île
le Fokker F.227.400 de la LASTP (Lignes Aériennes de São Tomé et Príncipe)
piloté par le coopérant portugais Pestana, l’un des personnages les plus
importants de la République. Nous aurons l‘occasion d’en reparler. A suivre…
(Aéroport de São Tomé : le Fokker 227.400 de
la LASTP prêt à partir pour Príncipe)
Daniel Bas, 7 juin 2009
J'ai voulu faire du chocolat à partir des cabosses tombées dans le jardin et un cours polycopié de niveau Grande Section de Maternelle...J'ai oublié de passer le cacao à la moulinette. Tout le monde a dit: "Délicieux"...Mais j'ai bien vu la grimace des goûteurs. Décidément, je suis nul en cuisine.
Rédigé par : Jac | 20/02/2010 à 02:36
Merci à Chedozot pour ce cours magistral de géographie,quel bon pédagogue !!!
Je me souviendrai aussi du poisson volant et
je salive en pensant au chocolat !
Chez nous, depuis que ces Messieurs de
Bruxelles donnent leur avis sur le cacao,on
ne sait plus ce que c'est !!!
Quiquine .19 Février 2.010 .
Rédigé par : Jacqueline Paulus Petit | 19/02/2010 à 14:13
J'ai eu l'occasion de goûter le chocolat 75%cacao au salon du chocolat à Marseille et ce qui m'a surpris c'est qu'il n'a pas le goût amer que l'on trouve en général dans ce chocolat. Vraiment excellent! Mais est-il exporté et sous quelle marque car j'habite en Italie et j'aimerais bien en trouver
Rédigé par : Adrienne | 18/02/2010 à 17:18
La petite production de cacao de São Tomé est enfin parvenue à la reconnaissance internationale qu'elle mérite.
Il y a un italien (Claudio Corallo) qui produit un cacao sublime (et également du café, je crois). L'une de ses plantations doit s'appeler "Nova Moca".
Rédigé par : Phil' | 11/06/2009 à 05:26