13 - Stockholm d’hier et d’aujourd’hui (suite) : Vasa sauvé des eaux, une histoire édifiante.
Edifiante, oui.
Elle illustre ce que peut coûter à la communauté l’orgueil d’un seul homme : un vaisseau somptueux tout neuf destiné à magnifier la gloire et la puissance d’un roi coule ridiculement, grotesquement, en quelques minutes le jour de son lancement, déséquilibré par une petite brise, sous les yeux ébahis du peuple et des plus hautes autorités assemblés devant le port de Stockholm pour assister à un triomphe. Le splendide « Vasa » est perdu corps et biens ! Plouf ! Glouglou ! Pschitt !
Elle illustre aussi ce que peuvent réaliser de proprement miraculeux les efforts patients et intelligents d’un groupe d’hommes modestes, persévérants, fervents, jouant collectif, dédiés à une cause : l’aventure du « Vasa » sauvé des eaux, presque intact, aujourd’hui attraction de classe internationale ! Chapeau ! Bravo ! Hourrah !
10 août 1628 : le nouveau vaisseau royal chavire et sombre lors de sa première sortie. Le roi Gustav II Adolf voulait exprimer au monde sa puissance : entre quelques allers et retours en Pologne où il allait guerroyant, il donnait rapidement ses instructions, n’écoutait personne, faisait ajouter des décorations, des sculptures, des canons, un pont supplémentaire. Résultat : navire trop lourd et déséquilibré… Et flop ! Il restera plus de trois siècles debout dans la vase au fond des eaux, heureusement peu salines, ce qui assurera sa conservation.
Le 24 avril 1961 le Vasa refait surface après 333 ans ! Il a fallu pour ce faire dix années d’efforts : localisation de l’épave en 1956 après cinq années de recherches, puis à nouveau cinq années de travail des scaphandriers pour préparer le renflouage en dégageant des tunnels sous le navire pour passer des câbles épais sous la coque et les arrimer à des pontons remplis d’eau. Ensuite, on a pompé l’eau des pontons : à mesure qu’ils se vidaient, ils s’élevaient et tendaient les câbles, tirant ainsi le navire du fond. Le Vasa était si bien conservé qu’il a pu flotter sur sa quille après le renflouage et être ainsi remorqué en cale sèche!
(Le Vasa sauvé des eaux après 333 ans)
J’ai pu voir le Vasa en 1974 : il était alors dans un musée provisoire noyé dans un épais brouillard, la coque noire étant en permanence arrosée d’un produit de conservation. Il suffit en effet de quelques jours à l’air chaud et sec pour que le bois chargé d’eau se fendille et se rétracte
(500 lances arrosaient 24 heures sur 24 la massive coque de chêne qui se profilait dans la brume)
En 1990 fut enfin inauguré le musée Vasa qui est aujourd’hui une attraction internationalement connue. J’ai pu le visiter en 2009. Je partage avec vous ce plaisir en vous proposant ces quelques photos d’amateur :
(Vasa poupe gros plan de sculpture)
(Vasa poupe gros plan de sculpture)
(Vasa sculpture poupe : armoiries royales)
A suivre : Uppsala.
Daniel Bas
13 mars 2011.
Merci pour votre page sur le vasa. Il en parle d'en une émission de tv c'est pas sorcier "Chasseurs d'épaves".
Bravo pour le site.
Salutations.
Rédigé par : Alain Seydoux | 14/02/2012 à 13:07