Années 1963-66
Ah la bibliothèque de Rouen ! J’aimais y passer des après-midi entiers à préparer mes devoirs tout en observant les faits et gestes de certains habitués.
Un étrange vieillard bossu, affublé en toutes saisons d’un long manteau noir maculé et troué, occupait toujours la même place, au premier rang, juste devant le pupitre de la surveillante en chef. Il ne consultait que des documents sur le Moyen-Âge et recopiait des pages complètes au porte-plume dans des cahiers d’écolier. Quand il en avait fini un, il le reprenait au début et trouvait de la place entre les lignes.
Au bout de la semaine, son ouvrage de copiste prenait l’aspect d’un incroyable grimoire de sorcière, encombré de taches d’encre et de pattes de mouches.
Non loin du petit vieux, une passionnée d’archéologie égyptienne faisait fuir ses voisins immédiats par sa respiration sifflante et sa fâcheuse habitude de cracher bruyamment. De toute évidence, elle présentait les symptômes les plus caractéristiques d’une fluxion de poitrine proche.
En outre, avec tous les kilos qu’elle portait un peu partout sur elle, il lui aurait fallu au moins quatre pattes solides d’éléphant pour monter sans encombre les vingt marches qui lui donnaient accès aux pyramides.
Après une longue quinte de toux, elle jetait à la cantonade un regard navré. Puis, quand le silence revenait, elle dépliait lentement l’enveloppe d’un énième bonbon qui provenait de sa besace, véritable réservoir inépuisable de sucreries en tous genres. Alors, autour d’elle les « chut ! » agacés se multipliaient, mais elle n’en avait cure. A force de vivre dans une tour d’ivoire au cœur de la Vallée des Rois, on finit par ne plus entendre les clameurs du peuple.
Enfin, la bibliothèque était le seul endroit de la ville où les garçons des deux principaux lycées pouvaient enfin rencontrer des filles et savoir un peu de quel bois elles se chauffaient.
C'était encore,dans les temps anciens ou la mixité n'était pas de rigueur !
Se rendent ils compte, les JEUNES ,de ce que peut représenter ce mélange des garçons et des filles en classe?
Quand j'avais 9 ans,ma Mère m'avait demandé d'aller chercher,à l'école des garçons,un petit de 6 ans.
Il parait que ce n'était pas correct:J'ai eu à copier 100 fois:Je ne dois pas trainer devant l'école des garçons !!!
L'instit jouait au foot avec mon Père,mais comme psychologue ce devait être un super nul!
J'ai vécu cet incident comme une injustice,,
il y avait de quoi se rebiffer pour la rebelle que j'étais .
Quiquine .
Bonnes fêtes Pascales, mangez du chocolat, oui,mais l'agneau pascal,laissez le gambader dans les près .
Quiquine.
Rédigé par : PAULUS PETIT JACQUELINE | 08/04/2012 à 05:23