Manifestation. Impossible d’avancer en voiture. Les policiers sont nerveux. Ils font barrage au cortège. Un capitaine m’intime l’ordre de me ranger sur le côté.
-Mais, monsieur l’agent, c’est un couloir de …
-Rien à foutre ! Range-toi, j’te dis !
J’attends. Impossible de faire demi-tour non plus. Au bout d’une heure à suivre l’évolution d’un affrontement verbal auquel je ne comprends pas grand-chose, je décide d’aller regarder un peu les magasins. La tour Montparnasse, par exemple. Puis j’entre dans une brasserie. Une bière. Un journal qui traîne. On passe le temps comme on peut.
Quand je reviens à ma voiture…Mais au fait …où est-elle ? L’avenue est vide. Silencieuse. Comme après Hiroshima. Quel cataclysme a donc balayé les manifestants, les policiers et ma voiture ?
Un passant me conseille de me présenter à la fourrière. On ne sait jamais.
Bon. Alors je demande, redemande, me trompe de rue, hésite, reviens sur mes pas.
Enfin, au bout d’une heure, me voici devant un hangar grisâtre, décor parfait pour un film de série noire. On me reçoit fraîchement. On me tend la petite note …
Une somme exorbitante. Un fonctionnaire aux yeux de fouine croit devoir ajouter un couplet pédagogique :
-C’est une honte de se garer dans le couloir réservé aux bus…C’est une honte…
-Mais….Il y avait une manifestation…C’est un policier qui m’a dit…qui m’a ordonné de …
-Ouais, ouais, c’est ça, ouais…Qui vous a demandé de vous garer dans le couloir de bus. A d’autres !
Je baisse la tête, prends mon carnet de chèques, griffonne des chiffres.
Récupère ma voiture.
Et mes esprits.
JAC, le 22 janvier 2012
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