Popote & Papote

BUFFET FROID

-

Bernard, Gérard et Jean dans leurs oeuvres et chefs-d'oeuvre impérissables

-

Imaginez un dimanche à la gomme où rien ne va pas très bien sur les quelque cinquante fronts d'incendie qui dévorent le nord et le centre du Portugal.

Peu de feux en Alentejo, mais le bel azur permanent (dont il faut bien se contenter à défaut de pluie) est souillé d'un vilain voile roux au goût de pain grillé. Et ça craint pour le moral, d'autant qu'il fait une chaleur matinale qui augure d'une belle journée à 38° sous les parasols.

-

-

Une seule issue,

un Buffet Froid pour dîner.

-

- Comment, t'aimes pas ma tête de veau sauce gribiche? Ni ma langue de boeuf en fondue d'oignons, façon Guérard, cuisine minceur et tout et tout?

- Je hais ta tête de veau et tout le reste en été !

-

Eloge de la Poule de luxe 6

-

Oeuf dur en pique nique

à 300 à l'heure...

-

Photo MIAM

Pour en savoir bien plus, référez-vous aux oeufs durs de MIAM qui a plus d'un Culinotest dans son sac à malices.

-

L’œuf du Père Tourroy n’est pas cette chose en bois tendre et sans goût dont on vous farcit les sandwiches cash & carry en petite restauration autoroutière ou ferroviaire.

Dur, il reste un must, pour peu que vous l’ayez cuit à point (3 tours de sablier) afin qu’il reste odorant (il ne sent pas le soufre, mais l’oeuf). Il est tendre, goûteux, non bourratif. Et pour peu aussi que vous ne lui ayez pas fait subir le supplice du réfrigérateur, puissant anesthésiant des molécules volatiles.

Emportez-le à consommer dans le TGV, sur le coup de midi. Un bon conseil plus hypersnob qu’atrocement ringard : prévoyez un mignon petit panier d’osier rectangulaire qui ferme avec une tige de bois (comme dans les peintures de Renoir ou les versions illustrées de Maupassant).

-

-

Moules & Oignons en fin risotto de tomates

-

-

-

L’été fait rage sous le 38e parallèle. Il n’est que 15h30 et la sonde extérieure trouve du 38°, chaleur bien ressentie à l’ombre. Les volets sont clos. Je m’enverrais bien une petite sieste, mais j’ai de l’ouvrage. Tout en écrivant, je picole du jus de tomates. Celui de celles qui justement m’ont servi à confectionner hier une réserve de coulis.

-

On improvise

-

J’ai commencé à midi à réfléchir à la création d’un plat Moules & Oignons. J’avais les moules, raflées hier chez Les Mousquetaires d'Alcácer. Merci Athos et les autres, Porthos surtout. Cela m'a évité d'aller courir au marché de Setùbal. J'avais de la crème (beurkh, avec ce temps !). De bons gros oignons, du persil de LOF et surtout une concentration des coulis de la veille, jugés trop liquides. J’ai fait une réduction du jus et bien m’en a pris. A froid, c’était déjà du nectar.

-

Moules d'Espagne, de bonnes grosses, charnues qui vont me changer des moules de bouchot de Vendée, petites, introuvables ici.

-

Retenez bien le nom: mexilhão (prononcer méchillon). On dirait mejillon en espagnol.

-

Eloge de la Poule de luxe 5

-

Avec des oeufs royaux du Père Tourroy, il va sans dire...

-

La méthode complexe:

L’œuf « cocotte »

-

C'est la variante d’hiver dopée aux lipides

-

Cette façon cocotte est un peu plus élaborée que la manière coque, basique, minimale, mais elle reste simplissime.

-

Elle consiste à faire cuire l’œuf en petit ramequin dans un bain-marie.

-

Il vous faut un four qui chauffe bien (thermostat 6) et dans lequel vous allez préchauffer un plat large et creux avec une quantité d’eau baignant les trois quarts de vos ramequins. Mesures à vide recommandées, car rien ne serait plus dommageable qu’un débordement d'eau bouillante dans les ramequins.

-

- Je repose ma question, mes poulettes : combien a-t-on rapporté d'oeufs aujourd'hui, dans le joli petit nid douillet ?