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Ou dinettes caniculaires
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Mardi 29 août 2006.
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Il fallait se préparer à subir le dernier (j'espère) assaut torride de l'anticyclone des Açores. Lui, d'ordinaire si clément, s'est mal vissé pour l'heure sur l'Afrique, nous soufflant de l'air brûlant, ultra sec.
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Les pucerons aussi broutent à l'ombre
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Alors faisons provision et restons au frais, dans une cuisine bien calfeutrée. Et puis mangeons peu, léger, mais bien, comme d'habitude.
Interdiction d'utiliser le four au-delà de 9h du matin, sauf pour y passer 10 minutes un plat de lisettes.
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Lisette,
quel joli nom pour un petit maquereau!
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Ici, les lisettes, c'est cadeau. Je les ai raflées alors qu'elles avaient été prises dans le filet des petits chinchards. Mais j'ai aussi acheté une poignée de ces petits carapausinhos miudos (chinchards gamins).
Et pendant que j'y étais, j'ai raflé quelques belles tranches de bonite, le petit thon.
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J'ai passé la matinée à préparer les poissons, vider, laver, mariner. Le soir, j'avais invité au dîner un superbe plat de thon mariné dans l'huile d'olive, le jus de citron, le laurier, le jus d'ail (sans lésiner). Il s'est laissé dorer à sec, à la poêle, tout en restant légèrement rosâtre à coeur. C'est ainsi qu'il est de bon ton, le thon.
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Thon cru mariné
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Thon poêlé et sa fine ratatouille glacée, olives en sus
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J'avais pris le soin de mettre à décongeler une barquette de ratatouille maison qui fut juste glacée pour le dîner. En fait de dînette, je crois que je n'ai pas mesuré. Le thon, ça tasse. Mais il était si fondant !
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Mercredi 30 août, je déguste encore
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Je déguste la chaleur, d'abord. A 14h, la station météo n'annonçait rien de bon.
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T°, tendance ascendante. Hygrométrie soudienne. La sonde est placée à l'endroit le plus frais.
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Pris d'une petite faim tout de même, j'ai préparé une assiette de petits riens, non sans avoir bu une bonne rasade de sangria maison en apéritif. La sangria a été confectionnée avec les fruits qui risquaient de blettir.
Un reste de thon. Deux lisettes marinées la veille au vin blanc. Un petit coeur de chou (froid!) pour dire "mangeons des légumes", des olives, du persil (apport en vitamine C), un cordon d'huile d'olive.
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Pour en arriver là, j'avais bossé, oui! Que les Nordistes qui traitent les Alentejans de feiiiignants (preguiçoooosos) révisent leurs clichés. On ne se goinfre pas de lard, nous! On cuisine des poissons pour survivre.
Remarquez bien, je devrais me taire, car j'ai cru savoir que dans une institution proche, on avait servi aux vieillards une feijoada, autant dire un cassoulet...Belle façon de tuer sous couvert de canicule. Il y a des nutritionnistes qui méritent des gros coups de pied dans leur gros cul (et je n'invente rien).
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Par ici lisette!
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Pour en arriver là, j'ai procédé ainsi:
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Préparation d'une décoction de vin blanc et de vinaigre (rapport 1 et 1/4), sel, poivre, oignons ciselés, rondelles de carotte, laurier, clou de girofle. 10 minutes d'ébullition. Et je l'ai versée bouillante sur les lisettes bien rangées dans un plat en terre.
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J'ai couvert de rondelles de citron et j'ai enfourné 10 minutes. Bien heureusement, la chaleur du four s'évacuait par la cheminée. Il m'a suffi de couper le rayonnement en masquant la fenêtre avec un linge mouillé.
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J'ai laissé refroidir un long moment et puis j'ai mis le plat au réfrigérateur.
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Carapausinhos miudos frits
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C'est si simple à vider: pincer la "gorge" du petit chinchard entre le pouce et l'index, tirer, tout vient. Rincer sous le robinet, sécher, saler une heure avant de frire, au gros sel. Plonger dans la friture, remuer pour bien dorer de chaque côté. Quand c'est croustillant, prélever, éponger sur un papier absorbant.
Facile à dire: c'est Lili qui frit, car paraît-il, les Français ne savent pas frire...
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N'exagérons rien pour ce soir: juste deux tomates bien bien charnues et quelques olives, sans oublier le bon pain. En hiver, on aurait servi avec un riz, mais là...Il fallait laisser un peu d'espace pour la pêche, deux prunes et huit grains de raisin.
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Tout le monde n'a pas survécu
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Criquet Egyptien, baptisé Akenaton
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Mon si beau Criquet Egyptien s'est momifié: indigestion de basilic, de menthe poivrée?
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Je vous présente sa veuve, la Veuve Criquet. Serait-elle enceinte de feu Akenaton? Lui a-t-elle joué le tour de la mante religieuse?
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Alors, c'est bien compris, nos aînés, frères humains qui après nous vivrez ?
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La règle de survie, c'est:
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Grappiller des fruits. Boire aqueux. Oh, juste une goutte de sangria pour le plaisir. Et puis un petit verre de bon vin quand même. Bu de bon coeur, ça ne peut jamais faire du mal.
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Attendre au frais que le sirocco passe et surtout, pas de cassoulet !
Fût-il de Castenaudary.
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Souvenirs, souvenirs...
"Bu de bon coeur, ça ne peut pas faire de mal": merci pour cette évocation de Mémé la Zo,dévorant tripes et boudins à 90 ans.
D'accord pour l'emploi tout cru de "cul" dans "coups de pieds au cul" ! Ceci me rappelle le style particulier de Louhisse reconduisant les visiteurs importuns jusqu'à la fontaine, la main au collet et le pied au cul...
Rédigé par : Chedozot | 13/09/2006 à 10:09
Que ne suis-je resté quelques jours de plus pour "survivre" avec vous de manière aussi plaisante ! Toutes ces photos et ces recettes font revivre en moi les moments trop courts passés chez vous et toute l'affection placée dans la préparation des plats. Y compris l'affection bourrue et chauvine mise par Lilia dans ses fritures!Hmmm...L'odeur de la boulangerie...Et le boucher qui te recommande de manger du poisson quand sa viande est trop fraîche...
Rédigé par : Chedozot | 13/09/2006 à 10:01
Ah, la, JCP! M'en parles pas! 42ºC à Tomar, aujourd'hui. Je ne cuisine pas grand chose et te trouve bien courageux.
Tout ça m'a l'air fameux!
Rédigé par : Elvira | 04/09/2006 à 23:24
... J'me demande si ton Akhenaton n'aurait pas plutôt mué. C'est d'la chitine, ça, pas un macchabée de criquet.
Rédigé par : Phil' | 04/09/2006 à 00:38
et bien ça continue, 36° à midi
ppp
piscine
paresse
et pastèque
Rédigé par : jp | 03/09/2006 à 16:10
h là là, la gueule de ton thon ! La marinade l'a flingué, pauv'tonton, d'où le résultat plus très photogénique après coup(s)...
Tout ça m'a l'air bien bon quand même.
Rédigé par : Phil' | 02/09/2006 à 21:16
Tu ne me croiras peut-etre pas, mais nous, au nord, tres au nord du 38eme, on s'est fait un cassoulet la semaine derniere, et il etait le bienvenu, en plein mois d'aout! Et puis un ptit rhum, pour se rechauffer aussi, et il va falloir commander du bois, parce que 16-17C dans la maison c'est pas beaucoup...
Tu ne peux pas savoir ce qu'elle me fait envie votre canicule. Tes assiettes aussi d'ailleurs.
Rédigé par : Gracianne | 31/08/2006 à 14:55