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Le Pharmacien de Cadaques cherchant absolument rien. Dali.
Toutes les images, y compris celle-ci sont agrandissables en 600 px
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Au son de ce joli nom, Poncire de Collioure, on s'attendrait à un noble personnage, médecin de campagne du bon vieux temps ou compositeur de sardane redécouvert par Charles Trenet.
Ou encore, Le Pharmacien de Cadaques, cherchant absolument rien, de Salvador Dali.
Il n'en est rien.
Le Poncire de Collioure est un fruit rare, issu des amours secrètes d'un citron et d'un cédrat, un fruit généreux en taille (comme un gros pamplemousse), fort en pulpe et en jus, délicieux, paraît-il, en confiture, à la condition qu'il soit cueilli avant maturité.
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D'un récent voyage, JP en a rapporté deux et me les a confiés pour que je les confisse comme j'ai confit oranges maltaises ou clémentines d'Algarve. Enorme responsabilité quand on connaît le Lugar do Olhar Feliz où rien ne se fait sans que l'Art n'y soit mêlé.
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Du Poncire de Collioure, on sait peu de choses. Une fiche très scientifique, donc très sèche) de l'INRA qui a rogné une L à Collioure. Une mention dans la pépinière Bachès, spécialisée dans les mille et un citrons et dérivés.
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En confiture
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J'ai tout taillé en julienne en mirepoix, selon le bon vouloir du couteau, réservé les pépins dans une coupelle remplie d'eau. Quand je dis "tout taillé", j'entends par là peau et pulpe. Rien ne s'est perdu.
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Dans une cuvette, j'ai laissé macérer 24h le fruit auquel j'ai ajouté 400g de sucre de canne (pour un petit kilo de fruit) et de l'eau de manière à couvrir, sans plus.
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A l'issue des 24 heures de macération, j'ai mis en température dans un grand chaudron d'acier (j'ai peur du cuivre et surtout de ses sels). Et j'ai touillé et touillé, mais ce qui s'appelle touillé pendant deux heures. In fine, j'ai ajouté un jus entier d'orange pour modérer l'amertume et ma décoction de pépins pour aider la prise.
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Et ça a pris.
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On remarquera l'étrange mutation. Les morceaux de fruits se sont fondus en une gelée dense et onctueuse, d'un joli orangé. J'ai rempli deux pots ex-Bonne Maman, un petit pot d'ex-Filetes de atum claro ao natural, une coupelle pour la première dégustation.
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Dès refroidissement, j'ai humé: cela sentait plus le cédrat que le citron. J'ai goûté et c'était bon dites-donc: un subtil équilibre entre amertume et sucre. Amer sans l'être, sucré sans l'être...
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C'est du soleil pur !
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A fruit rare, confiture rare dont il serait bon de parler.
Ce n'est pas de la marmelade, de la confiture d'oranges, ni de la jam, même si elle fait merveille à l'heure du thé sur des toasts.
Ce n'est pas de la confiture de citron au goût fort caractéristique, encore moins du pamplemousse dont l'amertume est débordante.
La confiture de Poncire de Collioure est elle-même, ailleurs. C'est une confiture de variété hybride de cédrat. Une chose du Sud et de l'Orient qui serait née en Mésopotamie, aurait flatté les Grecs, sans doute les Gênois puis les Corses qui sont très cédraphiles. Et enfin les Catalans.
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Prémonition de JP au clavier
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Bien sûr, je me perds en autosatisfaction, mais j'attends le verdict de JP qui sans doute écrira une ode au Poncire de Collioure en confiture.
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Collioure
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Photo tirée du joli blog de Catherine Nury Martin Yo, Catherine, cincuenta y pico . Merci Catherine! Colliourissime !
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Petit port charmant catalan, cité de peintres (Matisse) et de sculpteurs et de plasticiens, réputée par ailleurs pour ses anchois (Maisons Roque et Desclaux) dont je me faisais envoyer de pleins seaux à Saint-Jean de Luz. Mais il paraît que l'anchois en a pris un coup: tarissement de la ressource.
J'aurais pu y habiter si le marché immobilier n'avait pas été si défavorable aux acheteurs dans les années 1998. On peut gager qu'il est encore pire. Mais je n'ai pas regretté. La tramontane est assommante. Et l'Alentejo si doux.
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Je peux déjà vous dire qu'à la petite cuillère, ça y va ! Mais ce propos vulgaire cache en réalité des sentiments d'une grande élévation.
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I have a dream
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CQFD !
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C'est grâce à JP que j'ai pu importer de LOF vers la France mes Poncifes de Colioure. Il m'avait également confié que je devrais sans effort trouver une recette de confiture sur Popote et Papote : et voilà, elle est là ma recette signée JCP.
J'ai à peine adapté, le résultat est en pots et refroidit sagement. Un peu d'acidité malgré l'orange ajoutée comme prévu; une goutte de whisky avant de refermer. J'attends que le tout repose quelques temps pour tester ma nouvelle création ... J'imagine quelque chose d'original, un peu surprenant, ressemblant à d'autres confitures d'agrumes (mes préférées).
Merci JC pour toutes ces pages croustillantes.
Rédigé par : jef | 04/01/2009 à 15:45
EXPOSITION Nuno de Matos / Eurythmie / 28-03-2008 > 12-05-2008
5 SALLES: TROIS DE PEINTURES- UNE PROJCTION - UNE INSTALLATION
De l'immixtion à l'eurythmie, l'exposition proposée par le Conseil Général des Pyrénées-Orientales dévoile les dernières création de Nuno de Matos.
Une série de peintures grand format inédites est présentée, une diffusion en boucle de "Blau Mar" est projetée dans le donjon principal au dessus de la mer méditerranée et de la ville de Collioure.
Une installation multimédia permet une projection sur des voilages permettant ainsi une immersion eurythmique à travers un univers graphique singulier. Ces images suspendues, attrapées par ces moustiquaires (en tule ou garnisette) permettent au visiteur de circuler et de se fondre dans ces images dynamiques.
http://www.nunodematos.com
http://matos.art.free.fr
Rédigé par : nuno | 20/04/2008 à 22:28
J'aimerais offrir pour NOEL le tableau de dali : le pharmacien cherchant absolument plus rien
Merci
Rédigé par : PIQUERAS | 04/12/2007 à 17:27
ton montage photographique début de siècle avec son ambiance de club anglais dans les colonies sudasiatiques montre bien la puissance de l'essence de cédrat appliquée à la petite cuillère sur une imagination fertile
il me détermine à tenter dès la prochaine récolte une liqueur de cédrat ou cédratine (en Corse)dont je ne doute pas de l'effet inattendu - additionnée d'eau gazeuse glacée.
Souviens-toi de l'interrogation de Casanova :
"Si je parfume cette chambre de cédrat, la belle cédera-t-elle dans ces draps ?"
Rédigé par : jp | 30/12/2006 à 10:57
Félicitations, Jean-Claude, tu viens de réinventer le genre de douceurs raffinées et exotiques dont l'un des souverains les plus fastueux et gourmands du Portugal (Dom João V) se régalait.
Inutile, je pense, de t'expliquer où il savait pouvoir se procurer les meilleures de ces douceurs... Si ? Dans les couvents les plus riches des environs de Lisbonne, comme celui d'Odivelas dont certaines spécialités sont parvenues jusqu'à notre époque. Ah, le siècle d'or portugais !
Rédigé par : Phil' | 30/12/2006 à 02:11
Je trouvais que ce nom etait fort peu evocateur du gout merveilleux que tu evoques, jusqu'a ce que jp parle de ponciture, belle trouvaille.
Ah le cedrat, j'aime tant ses ecorces confites. Figure toi que je n'en ai encore jamais vu un frais.
Rédigé par : Gracianne | 29/12/2006 à 10:00
De Collioure je connaissais effectivement le port, l'église, la sardane, un peu de Machado, le poète, Matisse, le vin, les anchois ... mais de poncire, point ! Alors merci Jean-Claude !
Rédigé par : Catherine | 28/12/2006 à 21:34
La couleur est superbe, ce fruit devient légèrement orangé à maturité, mais quelle surprise de voir cette belle couleur!
Ah, comme je t'envie cette ponciture
Le cédratier est jeune, c'étaient ses premiers fruits, j'ai hâte qu'il en donne d'autres
Rédigé par : jp | 28/12/2006 à 20:07