-
Château de Lapalisse. Photo Miguel Bravo.
-
C'est une première. Lapalisse n'était jamais encore entré dans ce blog. Et je n'avais encore jamais vraiment traité la morue bien au goût des Portugais, bem ao gosto dos Portugueses...C'est fait et ce n'est pas la faute à Lapalisse. C'est la faute aux Açores.
-
-
Il fait 25°C, pas plus aujourd'hui. Frisquinho. Presque frisquet. Bon temps pour s'évader des salades caniculaires. D'autant que l'appétit redouble en raison inverse de la descente du thermomètre, due à une légère montée vers le nord de l'anticyclone des Açores, notre ami fidèle. Il aspire du noroît, le bougre. C'est un délice sous le 38e parallèle, vu la latitude.
-
Comme disait Monsieur de Lapalisse qui raisonnait fort juste,
-
- Si les Açores n'eussent point existé, il eût fallu les inventer
-
Mais une Lapalissade, qu'est-ce?
-
Pour parler simple, c'est l'énoncé d'une évidence si évidente qu'elle en devient une bêtise (il existe un autre mot).
Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice en son château de Lapalisse, Allier ne fut l'auteur d'aucune Lapalissade. Maréchal sous François Ier, il mourut au siège de Pavie en 1525. On écrivit à l'époque cette épitaphe:
-
Ci-gît le Seigneur de la Palice
S'il n'était pas mort, il ferait encore envie
-
Mais vous favez que dans l'écriture manufcrite, bien avant le clavier, les F et les S étaient graphiquement très proches.
Bref, un dyslexique confondant les f et les s (comme Desproges confondait f et t "c'est chianf!"), recopia
F'il n'était pas mort,
il serait encore en vie.
Ainsi naquirent les Lapalissades qu'il ne faut surtout pas confondre avec les Raffarinades, lesquelles sont des lapidaires d'un tout autre style. Jean-Pierre Raffarin peut cependant s'enorgueillir d'avoir rejoint le Seigneur de La Palice dans l'art de la formule:
- La route est droite, mais la pente est forte (JPR)
- The Yes needs the No to win against the No! (JPR avé l'accent du Poitou)
- On n'a pas besoin d'être en pyjama pour exprimer ses convictions (JPR)
-
Bacalhau portuguesissime
-
J'en viens enfin au plat de résistance.
Il me restait encore une belle portion congelée de bacalhau dessalé, une fin de "stock" à épuiser pour laisser un peu de place aux coulis de tomates.
-
Ingrédients:
-
Ce sont les ingrédients classiques qui sont la base de la cuisine portugaise.
Morue - Tomates - Oignons - Ail - Poivron vert - Olives - Persil - Piment d'Espelette - Huile d'olive - Vin blanc - Laurier.
Pas de sel. La morue s'en charge.
-
Outils
-
Un plat en terre, un four chauffé dur.
-
Processus
-
-
Plutôt simple. Pas besoin d'être toqué. Quand "ça marche", ça marche tout seul. Mais l'oeil et le nez sont nécessaires à l'appréciation de la cuisson. En cours de route, arroser, tester le salage.
Dans le plat en terre, verser un rayon d'huile d'olive. Disposer les morceaux de morue, peau grise en dessous. Parsemer d'oignons en rondelles, de lanières de poivron vert, de brins d'ail, de laurier, de quartiers de tomate bien mûre. Une neigeotte de piment d'Espelette. Un nouveau rayon d'huile. Gicler un demi-verre de vin blanc sec.
Pour sublimer la couleur et le goût, je me suis contenté d'une tomate, mais j'ai ajouté généreusement du coulis de tomates maison (méthode Guérard) que j'avais sous la main.
Le persil (généreux) a été parsemé in fine, hors feu.
-
Garniture
-
Des frites, pardi !
-
Première chauffe
-
Résultat
-
-
Beau et bon. Fumets flatteurs. Goût puissant mais fin. Le coulis de tomates y était pour quelque chose.
-
-
Une certaine Alentejane m'attendait au tournant. Un Français qui se lance dans la cuisine portugaise est toujours attendu au tournant.
Là, éloges. "On" ne fait pas la différence entre un bacalhau a portuguesa no forno et ma morue au four Lapalisse. Je n'ai pas eu l'impudence d'ajouter:
-
Oui mais, querida, coulis de tomates façon Michel Guérard...
-
Pour gaspiller nos calories, nous avons fait le tour d'Alcacer à pied, une flânerie de deux heures. C'est beau, Alcacer, la nuit.
-
-
Mais c'est quoi donc, ce coulis de tomates façon Michel Guérard ??? JCP, ton art de l'ellipse est terriblement cruel. ;-)
Je vais entamer immédiatement des recherches sur Internet. Sur ton blog, je n'ai pas trouvé. Pourvu que ma quête soit fructueuse, sinon tu ne connaîtras aucun répit avant d'être passé aux aveux !
Allez, je file : en route vers Michel Guérard !
Rédigé par : Caroline | 24/07/2007 à 11:47
C'est vrai, qu'Alcacer est slendide la nuit. Personnellement, j'apprécie qu'on n'y trouve pas encore de ces "lounge-bars" un peu prétentieux qui apparaissent ici et là, pour faire moderne ...
Rédigé par : Phil' | 22/07/2007 à 20:48
la morue au four j'aime trooop!
Rédigé par : mimosa | 22/07/2007 à 18:12
la morue au four j'aime trooop!
Rédigé par : mimosa | 22/07/2007 à 18:12