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Je ne suis pas né dans la civilisation de la pastèque et en dépit de mes efforts de sudiste d'adoption, je garde toujours certaine défiance envers cet énorme don de Pomone, j'allais dire cette énorme dondon.
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Flash back
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J'ai dû découvrir la pastèque en Grèce où il m'est arrivé de séjourner plus de deux mois consécutifs. Assez pour me mettre au régime crétois. Mais aussitôt revenu dans les terres normandes, j'avais repris le régime Sole Dieppoise, Canard, rillettes. Oubliée la pastèque qu'un brave homme à dos de mulet m'avait vantée au fil d'une longue litanie répétitive. Car c'était un fruits & légumes ambulant. Les flancs de la mule débordaient de rotondités et même de ces yaourts grands comme des tartes aux pommes, recouverts d'une peau protectrice. Sous la couche était le délice lacté.
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Souvenir de Grèce. Acrylique et huile JCP 30 x 40cm. Disponible.
Conditions, voir Galerie Terre.
Actuellement en expo aux GOÛTS du VIN à Lisbonne.
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Ces deux-ci ne sont pas grecs, mais portugais. Gytheion - Sesimbra, même latitude...
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J'aimais beaucoup ces marchands ambulants à forte moustache, rudes paysans tannés qui faisaient la criée en grec... et en anglais, if you please :
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- pit'siss, pit'siss vély goud' !
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Cela voulait dire, vous l'avez compris, pêches, pêches très bon. Mais j'avais aussi du plaisir à voir passer des triporteurs antédiluviens pétaradant, chargés à mort de pastèques.
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Parfois, une courbe mal négociée et trois cents kilos de pastèques se viandaient sur l'asphalte fondant. Un carnage! Mais le papy rigolait de son infortune. Il redressait l'engin, le rechargeait de ce qu'il pouvait et repartait, allégé il est vrai. Zorba!
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Souvenir de Gytheion, Pelopponèse
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J'ai oublié aussi hélas les mots grecs enchanteurs. Il m'en reste trois: "staphili, carpuzzi, pepponia"...Des mots du sud. J'ai fini par y habiter, au sud, mais sous une longitude opposée, atlantique. Comme c'est la latitude qui gouverne, j'ai retrouvé les pastèques et j'éprouve toujours la même défiance a priori et toujours le même choc (positif) a posteriori.
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Certains jours, je suis tenté, en dépit du poids. J'en achète une mais je ne me rue pas tout de suite dessus. Il faut qu'elle encombre mon réfrigérateur ou j'aie honte enfin pour l'attaquer au couteau et éprouver une réelle jouissance de chirurgien (ou de boucher, soyons honnête). JP emploie un poignard spécial fabriqué en Norvège qui convient très bien selon lui à la pastèque. Marque exotique "Helle, Norway". C'est un Fiskeniv dag Helle. Bon pour la baleine et donc pour la pastèque.
Pour ma part, j'emploie un couteau de pêcheur portugais, effilé comme un rasoir. Même raisonnement: peau dure, chair molle. Il y a des musiques sous la lame. Le jus pisse, il faut se méfier. Mais la coupe est nette, sans bavures. Reste à débiter en quartiers de lune, virer les pépins, séparer la couche de blindage, débiter en quartiers aussi géométriques que possible, en remplir une assiette.
C'est énorme, je l'ai dit, je le redirai, mais sa finesse est une kolossal finesse. L'assiette pleine fait peur aussi. Vais-je me taper tout ça? Est-ce vrai que c'est laxatif? Est-ce vrai qu'il ne faut pas boire de l'eau, mais du vin ou le contraire? Bref, un vieux fond septentrional rest encore ancré en moi. La preuve, je viens d'acheter des roll mops que je compte bien arranger à la danoise.
La pastèque, c'est rudement bon, alors que ça faisait peur. Et ça disparaît, car ce n'est que de l'eau. De l'eau savoureuse, douceâtre, sucrée, rafraîchissante. En cinq minutes, la faim revient. Terrible. J'en redécoupe un quartier. Et cinq minutes après, ça recommence.
En dépit des on dit, je bois du rosé, ce qui fait la part des choses entre vin rouge et vin blanc, sans trop me mouiller.
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Faim
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Comme je suis encore à jeun, j'ouvre une terrine de pâté de sanglier de marque Arnaud. Cornichons. Bon pain. Un délice. Obélix aurait trouvé ça un peu juste, mais je me contente largement d'une demi terrine.
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Dessert
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J'ai un dessert tout trouvé: des figues des figuiers de la dame qui me fournit des oeufs de son poulailler par l'intermédiaire de Dona Irene qui me fournit en tout.
Les figues sont bien du sud. J'ai croqué dedans sans me soucier de la peau. Même pas d'aphtes! Une Alentejane m'a mis en garde. Attention aux aphtes! D'autant que la fièvre aphteuse commence à ravager les troupeaux britanniques (Encore eux, décidément ! Les Français sont peut-être des veaux, mais les Anglais sont des vaches folles!).
La figue, donc, aux dires alentejans, se pèle comme une pomme.
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Pastèque, pâté de sanglier, figues, sont les trois mamelles d'un auguste menu
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Karpouzi en grec, Anguria en Italien ...
je reviens de grèce et je me suis délectée tous les jours de ce fruit béni mais qui à Paris a moins de charme !
Rédigé par : lili63 | 16/08/2007 à 08:25
C'est bon, la pastèque, à condition de la déguster à l'ombre d'un soleil accablant, pour se ressourcer et goûter la vie vraiment. Parce qu'à Paris, ça a moins de charme quand même... Mais le yaourt grec, j'aime bien ton expression, le délice lacté, mille fois oui!!!
Rédigé par : Pascale (ivs) | 11/08/2007 à 19:34
Je ne suis pas très pastèque, par contre ces figues
sont mures à point et je les associerais bien à un
magret de canard !! quoique par ces chaleurs pas très
raisonnable.
Rédigé par : gabriella | 11/08/2007 à 17:45
dis toi bien que la pasteque a aussi peur que toi quand elle te voit venir avec ton couteau.
et alors oui oui
la terrine de javali de chez Arnaud
avec des cornichons...
Rédigé par : jp | 09/08/2007 à 17:34
Je l'aime la pasteque, c'est un des fruits dont je connais le nom dans plusieurs langues, xi-gua, cocomero, watermelon. Donne m'en d'autres.
Je me souviens des jus de pasteque de la petite boutique derriere la gare de Taipei, celle qui faisait des cuisses de poulet frit delicieuses. Et aussi des sorbets a la pasteque de chez Giolitti, derrier la Place du Pantheon a Rome, avec dedans des pepins en chocolat.
C'est le fruit parfait pour un ete chaud.
Rédigé par : Gracianne | 08/08/2007 à 12:34