La maison est ouverte à SALAH GUEMRICHE, écrivain, romancier algérien:
Hier soir
(8-10-09), sur TF1, répondant aux questions de Laurence Ferrari, Frédéric
Mitterrand a employé le mot « amalgame » une dizaine de fois. Et ce
matin, sur France Inter, avec Finkielkraut, le même mot a été prononcé autant
de fois !… Bizarre, bizarre… Voici l’étymologie du mot amalgame,
d’après mon Dictionnaire des mots français d’origine arabe (Seuil,
2007)…
Amalgame
N. m. Du lat. amalgama
(1250), emprunté aux alchimistes arabes. Dans leur approche mystique, ceux-ci
concevaient l’union charnelle comme la conjonction suprême des corps et
des âmes. Analogie avec la conjonction du mercure entrant en possession
de certains métaux. Conjonction, union, fusion. En arabe, unir, réunir : جَمَعَ : jama’a ou, en arabe égyptien : gama’a ;
جامَعَ : gāma’a : avoir un rapport charnel. L’acte
lui-même (جماع) se dit ‘amal al-gimā’ : œuvre de
l’union charnelle. C’est ce « grand œuvre » qui, par fusion
de la finale al de ‘amal et de l’article al, se trouve à
l’origine du mot (…)
Première forme en fr. : algame ;
amalgama, en lat. ; chez Rabelais : algamala ou algamana
(…) 1744, Voltaire : « Le plaisant et le tendre sont difficiles à
allier : cet amalgame est le grand œuvre »...
L’étymologiste
L.-M. Devic évoque dans son Supplément au Littré un traité latin imité
de l’arabe : De matrimonio et conjunctione. Où l’on apprend que
« le mercure étant assimilé au mari, l'argent à la femme, l'amalgame
se célèbre ainsi : Natura lætatur quando sponsus cum sponsa copulatur… »
عَمَل الجماع
« Nous irions en calèche :
il n’aimait pas les taxis et ne possédait pas d’automobile. Bien que pris au
dépourvu, je fus sensible au caractère imprévu de l’invitation, à cet amalgame
de gentillesse et d’autorité avec lesquelles il semblait vouloir décider de mon
sort. En d’autres circonstances, les promenades en calèche faisaient partie des
attractions de la ville : bourgeois et touristes (…) se partageaient ces
petites voitures d’allure innocente, tant qu’elles étaient ouvertes ;
mais, une fois les capotes déployées, certains couples ne se privaient pas d’y
échanger des caresses et, devant eux, le miroir confidentiel, placé à l’envers
d’un strapontin aisément repliable et incliné au bon angle, dévoilait assez de
formes pour guider leurs mains, pendant qu’ils ne cessaient en apparence de
fixer le dos d’un imperturbable cocher. »
(R. de
Goulaine, Le Prince et le jardinier, A. Michel, 2003, p. 27)
Troublant,
non ?
[email protected]
Salah Guemriche, le 9 octobre 2009
Journaliste
indépendant durant vingt-cinq ans (1983-2008), Salah Guemriche a collaboré à de
nombreux journaux et revues :
Paroles et musique,
chef de rubrique (1984-1991) ; Jeune Afrique, critique littéraire /
chroniqueur (1984-1990) ; tribunes dans : Le Monde (1982-1993, puis
2008) ; Libération (1989-2008) ; Le Courrier de l’Unesco, La Croix,
Le Nouveau Quotidien de Lausanne, Notre Librairie (Ministère des Affaires
étrangères, Paris), Le Soleil (Québec), etc.
Son expérience l’a
amené à collaborer à la création d’événements culturels (Festivals, semaines
culturelles) et à faire partie de jurys de concours nationaux (France :
Prix de la Truffe d’argent, Périgueux, avec Jean-Louis Foulquier, 1987 ;
Prix Festival de Montauban, 1988) et internationaux (Québec : Festival
international d’été, 1990).
Ancien
instituteur, diplômé en ethnologie (maîtrise et licence) et en Sciences de
l’information et de la communication (DEA), il a publié de nombreuses études
sur la question, et cosigné un essai : Le J.T. – Mise en scène de
l’actualité à la télévision (Editions INA / Documentation française, 1986).
Ecrivain, ses
premiers textes ont été publiés dans Les Temps Modernes (1971) par Simone de
Beauvoir, qu’il avait rencontrée lors d’un vernissage, au Moulin Rouge, de
l’exposition d’Hélène de Beauvoir (Le joli mois de mai). Il est l’auteur d’une
dizaine d’ouvrages :
Dictionnaire des
mots français d’origine arabe (et turque et persane), Editions du Seuil, mai
2007.
Un été sans
juillet, roman, Ed. Le Cherche-Midi, 2004 ;
L’ami algérien,
récit, avec Gérard Tobelem, directeur de l’Institut des vaisseaux et du sang,
Ed. J.-L Lattès, 2003 ;
L’Homme de la
première phrase, Ed. Rivages / Noir, 2000 ;
Mon amour, ma préférence
(récit, non signé, pour le compte de Mireille Dumas), Ed. Ramsay / MD
Productions, 1996 ;
Un amour de djihad, la bataille de
Poitiers, Ed. Balland, 1995. Prix Mouloud Mammeri, Prix de l’ADELF. Ce travail
a valu à l’auteur d’être sollicité comme consultant pour le site historique
consacré à ladite Bataille (Vouneuil-sur-Vienne) ;
Sapho, Ed.
Seghers, 1988 ;
Alphabétiser le silence, poèmes, Ed.
Enal, Alger, 1986.
Le Christ s’est arrêté à Tizi-Ouzou, ou Quand
les évangélistes chassent sur les terres des imams (à paraître en janvier 2010,
chez Albin Michel) ;
Charles Martel, biographie, en préparation
pour les éditions Perrin (à paraître en octobre 2010).
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