De l'utilté de traiter humainement les condamnés à mort

La télévision proposait hier soir un reportage intéressant sur l’élevage des poulets et des porcs. Il apparaît que les Américains commencent à prendre conscience du phénomène qui détruit leur santé : la malbouffe.
Ainsi, un jeune fermier de la nouvelle vague s’évertue à bouleverser les mauvaises habitudes de ses collègues. Il a décidé de donner espace et nourriture saine à ses animaux. En outre, il lui arrive parfois de ressentir le besoin de les caresser et même de leur parler.

On sait depuis des années que ses concurrents abusent de l’engraissement en batterie. Pressés de voir grandir les volailles le plus vite possible, ils n‘ont aucun remords à les enfermer dans des cellules. Qui ne connaît pas ces dortoirs sinistres où les bêtes ne voient jamais la lumière du jour ?
Les jeunes d’Outre-Atlantique seraient de plus en plus nombreux à retrouver les gestes simples du nourrissage du bétail et refusent de suivre les techniques dangereuses de leurs aînés. 
L’interview s’achève par une analyse à la fois pertinente et cynique du jeune homme :
   -Quand les animaux sont heureux, leur viande est d’excellente qualité.
    (Vache souriante, heureuse de vivre, tout à fait détendue devant son bourreau.)

Il m’a semblé aussitôt logique d’établir un parallèle avec les innombrables prisonniers du pays.
Pourquoi ne pas étendre le même traitement aux condamnés à mort qui passent des dizaines d‘années en prison avant que leur calvaire ne s‘achève?

     
 
On pourrait leur rendre la vie plus agréable en mettant par exemple à leur portée toutes sortes de jeux captivants : la balle au prisonnier, le pendu, la roulette russe, attention à ta chaise.
Un condamné qui ne sait pas comment tuer le temps dans sa cellule, a mille reproches à faire à son entourage le jour de son exécution. Sa réaction fait beaucoup de peine au bourreau qui ne sait quoi lui dire pour le détendre.
Deux principes de base doivent désormais habiter tout chrétien qui se respecte : élever ses poulets avec affection et bien soigner ses nominés à la chaise électrique.

      

                                      JAC, le 16 mars 2013