Un décor grandiose de cinéma : des collines ocre dénudées, quelques ruisseaux, des petits chemins de terre qui traversent des jardins.
Des groupes de fillettes, bras dessus, bras dessous, chantent des cantiques. A l’ombre d’un arbre, une famille se ménage un coin pour pique-niquer. Tout le monde participe. Chaque détail a son importance : les coussins et les tabourets en cercle, la nappe au milieu, les serviettes, les bouteilles d’eau qu’un enfant plonge au frais dans la rivière. Un homme soulève une bombonne de vin, la mère transporte une énorme pastèque.
Une charrette tirée par deux chevaux passe. Des jeunes, grand chapeau de paille et chemise ouverte aux rayons du soleil, m’invitent à les rejoindre.
Le vin circule de main en main.
Cette longue rasade de piquette avec mes compagnons de route, sur fond de cloches de Pâques, est un moment de grâce.
On ne sait pourquoi, à certains moments de nos vies, des images semblables nous reviennent en mémoire.
C’est parfois ce qui nous reste quand on a tout oublié et qui justifie peut-être notre présence sur terre.
JAC, le 16 février 2014
Les commentaires récents