26 décembre 2012, Turmi, Ethiopie
Enfin, un vrai petit déjeuner !
Il a lieu dans une sorte de hangar, surélevé d’une dalle de béton au revêtement aussi aléatoire que les pistes meurtrières du pays.
Un jeune garçon m’apporte un pot de margarine d’un jaune orangé à faire pâlir de jalousie les meilleurs safrans du monde. Puis, dans la foulée, une bouteille thermos contenant 1,8 litre de café. Lors de son troisième voyage, il me tend une corbeille pleine de tartines grillées d’hier sans doute par prudence, dont une déjà beurrée, pour faciliter le travail du client.
On ne peut qu’être sensible a ce genre d’attention.
Je ne demande pas plus : café, pain, beurre, confiture. Foin des porridges, des saucisses et autres cornes flasques chères aux Britanniques.
Avec en plus aujourd’hui, le spectacle plaisant offert par une poule rousse qui s’obstine à se cacher sous les tables, tandis qu’un adolescent pieds nus, s’époumone à tenter de la piéger. Des qu’il croit l‘empoigner, elle se réfugie, pas bête, sous une autre.
Au moment où la pauvre effarouchée cherche protection sous la mienne, je ne fais aucun effort pour la saisir par une patte. D’ailleurs, j’ai la main gauche occupée par une tasse, la droite, par mon stylo.
Moi, dans ces cas-la, je ne cafte pas. Je ne suis pas du genre à dénoncer les copines.
Et puis, a vrai dire, a midi, j’ai plutôt envie de manger du poisson.
JAC, le 13 janvier 2013
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